Mustang le film doux-amer

Vous n’avez pas pu passer à côté, aujourd’hui, c’est la journée internationale des Droits des Femmes. Je n’avais pas particulièrement envie d’en parler sur le blog. Pas parce que je n’ai rien à dire sur le sujet (vous imaginez bien!), mais parce qu’entre l’hypocrisie que représente une telle journée, le battage médiatique assourdissant qui résonne presqu’aussi fort que le silence étourdissant qui entoure le sujet le reste de l’année et la récupération mercantile absolument effroyable qui en est faite, j’étais profondément en colère. A croire que la journée internationale des Droits de Femmes est la nouvelle Fête des Mères. Ou la Saint Valentin. On essaie absolument de nous vendre quelque chose et d’enrober le sujet avec une énorme couche de pâte à sucre colorée pour lui retirer toute sa substance et le rendre glamour. A vomir.

Lorsque qu’on sait qu’en France:

  • 9 personnes sont violées toutes les heures, soit 206 viols par jour (dont une écrasante majorité de femmes),
  • 600 000 femmes ont subi des violences sexuelles ou physiques au sein de leur couple,
  • 150 femmes meurent chaque année sous les coups de leur compagnon,
  • 1 femme sur 5 déclare avoir subi un rapport forcé ou une tentative de rapport forcé au cours de sa vie,

Et que plus de 700 millions de femmes dans le monde ont été mariées de force avant leurs 18 ans, dont 250 millions avant leurs 15 ans, on est heureuses de savoir qu’en ce jour si spécial, et grâce au code « journée de la femme », on aura droit à 25% de réduction sur notre commande de soutiens-gorges…

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Bref, pour se détendre après une journée aussi difficile à vivre pour les féministes, rien de tel qu’un bon film! Pour être très honnête, je ne suis pas très au fait en terme de cinéma. Je regarde peu de film et je ne connais ni le nom des réalisateurs, ni ceux des acteurs et encore moins qui a gagné un Ours d’Or au festival de Berlin ou le Prix du Jury à Cannes. J’ai donc complètement débarqué de ma planète lors de la Cérémonie des Césars et j’ai découvert, les yeux ébahis, que plein de films géniaux étaient sortis pendant que j’hibernais dans ma grotte.

J’ai donc ajouté Fatima, Mustang, La Tête Haute, La Loi du Marché… sur la (longue) liste de films à voir. Et mes amis, je dois vous l’avouer, je me suis pris une magistrale claque cinématographique avec Mustang, dont coici le synopsis, selon Allo Ciné:

« C’est le début de l’été. Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées ».

Ce Virgin Suicide Turc est absolument magnifique, poétique, bouleversant et triste et ô combien joyeux. C’est une ode fougueuse à la liberté. Une fable schizophrénique entre des filles éperdument modernes éprises de liberté et une société patriarcale archaïque étouffante.

Je ne suis pas critique cinématographique. Je n’ai pas le vocabulaire, les connaissances, je ne peux pas vous parler de le photographie, du montage, des costumes… Tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai ri, que j’ai pleuré, que je me suis identifiée à ces jeunes filles et à leur furieuse rage de vivre, que j’ai eu peur pour elles… Ce film m’a donné à réfléchir et l’envie d’agir concrètement.

Bref, si aujourd’hui, vous voulez célébrer les Femmes, je vous invite à regarder ce film plutôt que de profiter d’un code promo pour vous acheter une crème anti-rides.

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